Pudeur et intimité : quelle place dans le naturisme ?

Pudeur et intimité : quelle place dans le naturisme ?

La pudeur empêche-t-elle de tomber la chemise ?

Certains prétendront que le nu n’est pas leur problème, ils sont simplement pudiques et la pudeur est une règle de bonne conduite. Ils disent que chacun a droit à son intimité et qu’on n’a pas à entrer dans celle des autres. Et, incluses en premier dans la zone d’intimité, les parties sexuelles.

Une telle opinion mérite d’être examinée de près pour comprendre ce que recouvrent les mots de pudeur et d’intimité. L’intimité est le domaine que l’on veut garder secret, de peur que le révéler joue en notre défaveur. L’intimité est donc une sorte de zone de protection, qui se construit en réaction aux menaces d’agression. Lorsque nous voulons nous retirer pour être tranquilles, nous trouvons cette paix dans notre maison ou notre chambre, un lieu qualifié d’intime, c’est-à-dire où personne ne viendra nous déranger (on peut tout au moins l’imaginer).

Si quelqu’un de bruyant ou d’énervant vient nous troubler dans ce lieu, c’est un non-respect, une introduction dans notre espace géographique mais surtout dans notre espace énergétique, une agression, une sorte de viol énergétique. C’est donc la possibilité que quelqu’un ne nous respecte pas qui crée la notion d’intimité. Car si quelqu’un est dans la bienveillance, le respect et l’écoute profonde, sa présence n’est pas perçue comme une gêne. L’intimité peut inclure aussi bien le corps que les sentiments : zones sexuelles du corps, autres parties du corps, corps en entier, détails de notre comportement, de notre vie sentimentale et privée. Aussi, la définition de ce domaine est-elle très personnelle et très variable d’un individu à l’autre, d’une famille à l’autre, d’une communauté à l’autre. Elle varie aussi en fonction de la situation dans laquelle on se trouve.

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